Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/359

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suis déterminé à courir chez monsieur Dangel en pleine nuit, ce soit dans l’unique intention de répondre à son appel ? Ce n’est guère la coutume que nous accompagnions notre maîtresse jusqu’au lit d’un monsieur, fût-ce même son lit de mort… Je t’avouerai que la compassion n’est que l’accessoire, dans ma décision… Mais je veux savoir. Et la meilleure manière de savoir, c’est : voir…

— Savoir quoi ?

— Tes véritables relations avec ce Julien, plus intimes que je ne les supposais… Ta participation à son suicide…

— Oh ! Paul ! Tu oses émettre des horreurs pareilles… N’as-tu donc plus confiance en moi ?

— Si je n’avais plus confiance en toi, Nicole, je ne t’interrogerais pas. Seulement, les agissements de Dangel te compromettent : réclamer, à tel moment, ta présence à son chevet, c’est s’arroger un droit étrange…

— Paul…

— Il était fiancé, ce me semble, Julien Dangel… Il eût dû prononcer le nom d’une autre, en cette circonstance.

— Tu sais bien qu’il m’a toujours fait la cour.