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Le nouvel urèthre privé de tissu érectile dans toute sa portion pénienne ne peut contribuer, pour sa part, à l’excrétion du sperme qui s’échappe par une ouverture flasque et située au-dessous du gland, et, dans ces cas, la projection du sperme doit être nulle ou du moins avoir lieu dans une direction vicieuse et par suite les chances de fécondation sont restreintes.

C’est en tenant compte des différentes tentatives faites, s’appuyant sur de nouvelles données que M. le Professeur Duplay chercha une nouvelle méthode thérapeutique et qu’il formula les préceptes suivants, que l’on a toujours suivis depuis et qui forment le manuel opératoire du traitement de l’hypospadias. Voici ce que l’on doit faire :

1o Délivrer la verge de ses attaches inférieures, faire disparaître son incurvation de manière qu’elle puisse se relever vers l’abdomen et prendre pendant l’érection une direction qui permette le coït.

2o Création d’un nouveau canal, et donner à ce nouvel urèthre un méat creusé dans l’épaisseur même du gland, de façon à lui conférer une certaine rigidité des bords qui le limitent.

3o Fermeture de l’hypospadias qu’il faudra faire en dernier lieu et toujours après la réfection assurée du nouvel urèthre.

Jusque là les chirurgiens s’étaient proposés de créer d’un seul coup et tout d’une pièce le nouvel urèthre. En agissant ainsi, les conditions d’insuccès sont augmentées, car l’une des principales causes de cet insuccès est l’infection de la plaie par l’urine si difficile à éviter quelque soit le procédé que l’on emploie pour évacuer le liquide. D’où