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Page:Marbeau Le charme de l histoire 1902.djvu/147

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CONFÉRENCE SUR TREILHARD[1]




Lorsque pendant le siège de Paris quelques hommes de bien organisèrent l’Association Corrézienne, leur première pensée était d’apporter des secours et des consolations à des compatriotes dénués de ressources ou isolés de leurs familles. Mais, à cette douloureuse époque, si tous ne souffraient pas de la misère, tous avaient le cœur déchiré par les désastres de la France, et, inconsciemment peut-être, les fondateurs de l’Association Corrézienne obéissaient encore à un autre mobile que la bienfaisance ; ils cherchaient pour eux-mêmes, par un sentiment naturel et irrésistible, une diversion à la douleur que leur causaient les malheurs de la grande patrie. En se rapprochant les uns des autres, ils retrouvaient les souvenirs de leur enfance, du pays natal et des heureux jours d’autrefois. Des temps plus calmes ont succédé à l’orage, mais il survit encore quelque chose de cette seconde mission de notre Société. Chaque fois

  1. Lecture faite le 26 février 1882 à l’assemblée annuelle de l’Association Corrézienne.