Page:Marcellin, Jornandès, Frontin, Végèce, Modestus - Traductions de Nisard, 1860.djvu/360

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civilisés dans leur manière de s’habiller et de se nourrir. Les rives du Bosphore Cimmérien et des Palus-Méotides sont le théâtre ordinaire de leurs courses et de leurs chasses, qu’ils poussent quelquefois jusqu’en Arménie et en Médie.

(22) Cette jouissance que les esprits doux et paisibles trouvent dans le repos, ils la placent, eux, dans les périls et dans la guerre. Le suprême bonheur à leurs yeux est de laisser sa vie sur un champ de bataille. Mourir de vieillesse, ou par accident, est un opprobre pour lequel il n’est pas assez d’outrages. Tuer un homme est un héroïsme pour lequel ils n’ont pas assez d’éloges. Le plus glorieux des trophées est la chevelure d’un ennemi, servant de caparaçon au cheval du vainqueur.

(23) La religion chez eux n’a ni temple ni édifice consacré, pas même une chapelle de chaume. Un glaive nu, fiché en terre, devient l’emblème de Mars ; c’est la divinité suprême, et l’autel de leur dévotion barbare.

(24) Ils ont un mode singulier de divination : c’est de réunir en faisceau des baguettes d’osier, qu’ils ont soin de choisir droites ; et, en les séparant ensuite à certain jour marqué, ils y trouvent, à l’aide de quelque pratique de magie, une manifestation de l’avenir.

(25) L’esclavage est inconnu parmi eux. Tous sont nés de sang libre. Ils choisissent encore aujourd’hui pour chefs les guerriers reconnus les plus braves et les plus habiles.


Traduction sous la direction de M. Nisard, Paris Firmin Didot, 1860
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