Page:Marcellin, Jornandès, Frontin, Végèce, Modestus - Traductions de Nisard, 1860.djvu/686

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qu’il a été déclaré auguste, on lui doit une fidélité inviolable et un hommage constant, comme à l’image vivante de la Divinité ; et c’est servir Dieu à la guerre et dans tout autre état, que de servir fidèlement le prince qui règne par sa grâce. Les soldats jurent donc de faire de bon cœur tout ce que l’empereur leur commandera ; de ne jamais déserter, et de sacrifier leur vie pour l’empire romain.

chapitre vi.
Combien il y a de cohortes par légion, et de soldats par cohortes.

Chaque légion doit être de dix cohortes ; la première est au-dessus des autres et par le nombre et par la qualité des soldats, qui doivent être tous des gens bien nés, et élevés dans les lettres : elle est en possession de l’aigle, qui est l’enseigne générale des armées romaines, et qui commande à toute la légion. Les images de l’empereur, qu’on révère comme des choses sacrées, sont aussi sous la garde de cette cohorte. Elle est de douze cents fantassins et de cent trente-deux cavaliers cuirassés, et s’appelle cohorte milliaire. C’est la tête de toute la légion : c’est aussi par elle qu’on commence à former la première ligne, quand on met la légion en bataille. La seconde cohorte contient cinq cent cinquante-cinq fantassins et soixante-six cavaliers, et s’appelle cohorte de cinq cents comme les autres suivantes. La troisième contient le même nombre de fantassins et cavaliers que la seconde ; mais on la compose ordinairement de soldats vigoureux, parce qu’elle occupe le centre de la première ligne. La quatrième cohorte est, comme la précédente, du même nombre de fantassins et de cavaliers. La cinquième est égale à la précédente ; mais elle demande de braves gens, parce qu’elle ferme la gauche, de même que la première termine la droite. Ces cinq cohortes forment donc la première ligne. On compte cinq cent cinquante-cinq fantassins et soixante-six cavaliers dans la sixième cohorte, qui doit être composée de la fleur de la jeunesse, parce qu’elle est placée en seconde ligne derrière la première cohorte, qui a en dépôt l’aigle et les images de l’empereur ; la septième est du même nombre d’hommes, fantassins et cavaliers ; la huitième aussi ; mais elle doit être composée de soldats d’élite, parce qu’elle occupe le centre de la seconde ligne ; la neuvième est égale aux autres : il en est de même de la dixième, et on la compose ordinairement de bons soldats, parce qu’elle forme la gauche de la seconde ligne. Ces dix cohortes font une légion complète de six mille fantassins et de sept cent vingt-six cavaliers : elle ne doit jamais avoir moins de combattants ; mais quelquefois on la fait plus forte, en y créant plus d’une cohorte milliaire.

chapitre vii.
Noms des grades et des officiers de la légion.

Après avoir exposé l’antique disposition de la légion, voyons comment, d’après les rôles d’aujourd’hui, elle est composée en principaux soldats, ou, pour me servir du terme propre, en officiers. Le grand tribun est créé par un