Page:Marcellin, Jornandès, Frontin, Végèce, Modestus - Traductions de Nisard, 1860.djvu/809

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Qui vero superventus et subsessas passus est. Plusieurs éditions, après subsessas, ajoutent insidias, qui signifie la inéme chose ; mais on lit dans un grand nombre de manuscrits : superventum, insidias, subsessas, et dans quelques-uns : superventus et insidias passus est, et subsessas ; et Oudendorp propose de lire : superventuum insidias, ou superventuum et subsessæ insidias, notre auteur ayant écrit dans le chapitre 6 subsessæ fraudem. Resolvuntur in negligentiam. Oudendorp aime mieux lire ad. Voy. le ch. 15. — Il lit aussi, quelques lignes plus haut, insequuntur pour consequuntur, et pervenerint pour pervenerunt.

Quas concædes vocant. On lit, suivant les éditions, concides, compedes et même pedites. De et » trois leçons, concides est la seule qui puisse se soutenir ici (Voy. Grégoire de Tours, II, 9 ; 111, 29, et la loi salique, tit. XVIII) ; mais la nôtre a pour elle les autorités les plus nombreuses et les meilleures (Voy. Tacite, Ann. I ; Ammien Marcellin, XVI, 11 ; Valois, sur ce passage, et D. Lambin ad Nepot., Milt. I, § 5).

CHAPITRE XXIII.

Turpin de Crissé n’a pas commenté ce chapitre, ni le suivant, « parce que, dit-il, à la fin de son Discours préliminaire, on ne se sert plus dans nos armées de cavalerie armée de toutes pièces, et que nous n’avons ni chameaux, ni chariots armés de faux, ni éléphants. »

De camelis. « Le premier usage qu’on fit des chameaux contre la cavalerie réussit, parce que la figure extraordinaire de ces animaux, jointe à l’odeur qui s’en exhale, faisait d’abord reculer les chevaux ; mais, pour peu que ceux-ci y fussent accoutumés, ils marchaient contre les chameaux et les renversaient sans peine, par l’impétuosité de leur choc. Depuis cette épreuve on n’employa plus les chameaux qu’à porter des fardeaux, à quoi ils sont effectivement plus propres qu’à combattre. »

Et cataphraclis equllibus. « Les cavaliers appelés tantôt cataphracli, tantôt clibanarii, étaient couverts de fer depuis les pieds jusqu’à la tête, et montaient des chevaux couverts de môme. L’impossibilité qu’il y avait de percer leurs armes redoublait la confiance de ceux qui les opposaient à la cavalerie légère ; il n’en était pas tout à fait de même contre l’infanterie. « On sait, dit Ammien (XVI), qu’un cavalier ordinaire ne peut blesser un cavalier armé de toutes pièces, parce que celui ci se trouve, pour ainsi dire, tout entier sous une armure à l’épreuve ; au lieu que le fantassin se coule aisément jusqu’aux pieds du cheval, et le blesse en flanc ; après quoi le cavalier tombé à la renverse se trouve à la merci du fantassin, etc. »

Ursiliani in Africa, Maceles, etc. « Stewechius avoue qu’il ignore quel était ce premier peuple. Suivant les variantes qu’il rapporte là-dessus, il y a apparence que ce nom a été mal écrit d’abord, ou mal copié dans la suite. Les Macètes étaient les mômes que les Macédoniens, ce peuple étant désigné dans les anciens historiens sous ces deux noms. Stewechius renvoie là-dessus aux notes de Jacq. de Bongars sur Justin. » — Peut-être faut-il lire Circitani in Africa, Mazaces, etc.

Confusas… in pulvere, vento vias. Oudendorp lisait in pulverem, d’après quelques manuscrits, et Scriverius, confusas impellente vento vias. Præter novitatem, inefficax bello est. On trouve après ces mots, dans quelques manuscrits, si ab insolilis videatur, que Modius a rejeté comme une glose ; dans d’autres : si hoc uti videatur, ou si ab insulis dimoveatur, etc.

Cataphracti equites… a vulnerius quidem tuti. Oudendorp eût mieux aimé lire, d’après un manuscrit, equi, comme au chapitre suivant, parce qu’il s’agit ici, dit-il, des animaux et des machines de guerre. — Il voulait aussi retrancher quidem, d’après plusieurs manuscrits.

Capi eos facile est, quoniam fréquenter obnixi contra disjtersos pedites, quam contra équités. In certamine, eto. Ce passage a été longuement commenté par les savants ; nous ne donnerons pas ici leurs commentaires, mais seulement les leçons qu’ils ont proposées, leçons satisfaisantes : et sunt fréquenter obnixi tam contra dis—, perso » pedites, etc. ( Schwebelius) ; — Cataphracti équités propter munimina, quæ gerunt, a vulnehbus tuti, sed propter impedimenlum et pondus armorum capi faciles, ac laqueis frequenter obnoxii ; contra dispersas pedites, quam contra équités, in certamine metiores. Tamen aut, etc. ( Oudendorp) ; — ou enfin : Propter impedimenlum et pondus armorum, et quoniam laqueis frequenter obnoxii sunt, capi faciles ( le même).

CHAPITRE XXIV.

Voyez la première note do chapitre précédent. Quomodo quadrigis falcalis… possit obsisti. « Le terme de quadrigæ, qu’emploie l’auteur, prouve que ces chariots étaient à quatre chevaux. L’aspect en était plus effrayant, suivant Quinte Curce, que l’effet n’en était nuisible. Le timon était armé de longues piques, et les roues de faux renversées, qui coupaient tout ce qui se trouvait à leur rencontre. On plaçait ordinairement sur ces chariots six ou huit hommes, armés différemment. Le conducteur lâctiant les réoes au signal donné, poussait les chevaux avec autant d’impétuosité qu’il pouvait. Quand cette espèce de machine avait tout son jeu, l’effet en était terrible ; mais bien des choses pouvaient l’arrôter. Outre les chaosse-trapes, souvent et toujours heureusement employées contre les chariots, Quinte-Curce rapporte une autre défense. Les Macédoniens, selon lui, se serrant en demi cercle et croisant leurs piques, en formaient une espèce de retranchement qui résistait au choc des chariots ; ceux môme qui s’avançaient inconsidérément dans ce demi-cercle étaient attaqués en flanc, démontés et renversés. Cette manœuvre-ci demandait une évolution bien délicate, et une résistance également soutenue dans toutes les parties du demi cercle ; c’est pourquoi sans doute Alexandre (Arrien, 111) imagina quelque chose de plus simple à Arbellea contre les chariots ; ce fut d’ouvrir les bataillons à leur approche : ceux-ci se trouvaient ainsi tout d’un coup enfermés entre deux haies et pris aux deux flancs, sans aucun risque de la part des Macédoniens. C’était le même mouvement qu’ordonnait Alexandre contre les éléphants, et c’est peut-être le seul infaillible contre tous les corps redoutables par le choc. Voyez dans la Cyropédie les changements que fit Cyrus aux chariots de son temps ( Cyrop. VI). — Tite-Live fait la description des chariots à faux, au sujet d’une bataille entre Antiochus, roi de Syrie, et Scipion l’Asiatique, de laquelle parle Végèce. »

Vel elephantis. « Pyrrhus ne dut qu’à ses éléphants la supériorité qu’il eut d’abord sur les Romains, dont les chevaux, effarondiés à la vue de ces animaux, emportaient leurs maîtres. Pyrrhus saisissait cet instant de désordre pour tomber sur eux, à la tête de la cavalerie thessalienne. Quoique les Romains se fusseot aguerris contre ces animaux avant la première guerre punique, ils s’en étaient cependant fait une-idée si effrayante depuis la défaite de Régulus, que dans les deux campagnes suivantes ils se tinrent toujours éloignés des ennemis ; mais ils surent s’en servir à leur tour, et la première fois ce fut contre Philippe, l’an de Rome 553. — Persée, informé qne les Romains lui opposeraient des éléphants, prévit bien que la figure de ces bêtes effrayerait ses chevaux. Afin de le prévenir, il fit faire des machines de bois creuses, en forme d’éiéplianls, et y fit entrer des hommes qui en contrefaisaient le cri ; sa cavalerie s’y accoutuma ( Polyen, IV, 21).