Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/142

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« L’Impartial. Supposition absurde ! Vous avez détruit, rebâtissez. »

« Le Patriote. Et s’il était prouvé qu’on a voulu corrompre quelques-uns des nôtres par des places lucratives ? »

« L’Impartial. Oubliez ces misères, et songez aux finances. Je le répète, vous avez détruit, rebâtissez. »

« Le Patriote. La destruction des finances vient du déficit ; est-ce à nous qu’il faut l’imputer ? »

« L’Impartial. Mais ce n’est pas aux impartiaux ; au reste, quand le roi a dit que nulle défiance ne doit raisonnablement vous rester, pourquoi vous en resteraitil ? »

« Le Patriote. Parce que la Constitution n’est pas encore achevée et établie. »

« L’Impartial. Il est un moyen sûr de vous rassurer. Pénétrez-vous du discours du roi, et faitesvous impartial. »

« Le Patriote. Pénétrez-vous du discours du roi, et devenez patriote. »

On voit que le parti réactionnaire n’a pas fait de grands progrès depuis quatre-vingts ans. Ce sont toujours les mêmes arguments. Les impartiaux de 1790 sont aujourd’hui les membres du grand parti de l’ordre. Comme si on pouvait être impartial et ne pas prendre parti entre le mal et le bien ! Comme si la faction conservatrice des