Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/174

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qui en ont été la suite, prouvent que notre indulgence pont les missionnaires de l’aristocratie n’est pas sans danger. »

Le parti de la cour inonde le pays de libelles contre les patriotes de Paris et de l’Assemblée. Faut-il s’effrayer outre mesure de cette propagande antirévolutionnaire ? Non, car voici la cause du grand débit de ces brochures :

« Ce n’est point l’avidité que le peuple a pour ces ouvrages qui les multiplié. Plusieurs imprimeurs et libraires, privilégiés et non privilégiés, se trouvent sans occupation ; les patriotes se sont bornés à un petit nombre d’ouvrages qui ont du moins le mérite d’être adaptés aux circonstances ; les aristocrates seuls achètent des journaux, des pamphlets, lorsqu’ils sont favorables à leur cause ; ils en achètent plusieurs milliers, lorsqu’ils ont une tournure propre à faire fortune. L’industrie littéraire et typographique s’est donc tournée du côté où il y a un débouché certain : ce n’est qu’une afiaire de conmerce. »

Malheureusement les ministres eux-mêmes travaillent pour la contre-révoltition. Le garde des sceaux retarde ou supprime l’envoi des décrets ; le ministre de la guerre fait passer des fonds aux princes fugitifs, pour leur service militaire, et laisse mourir de faim de pauvres officiers. Necker