Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/18

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numéro (il eut neuf éditions, avec douze gravures) raconte les conséquences du renvoi de Necker, la scène orageuse du Palais-Royal où Camille Desmoulins prêcha l’insurrection, la prise de la Bastille, l’arrivée de Louis XVI à Paris (c’était encore alors le bon roi). Tous les historiens ont reproduit ces pages émouvantes, quelques-uns textuellement. On comprendra donc que nous ne les donnions pas, et que nous citions seulement ces quelques lignes :

« Ce matin 13, à neuf heures, on sonne le tocsin pour rassembler la bourgeoisie. Les citoyens de tout rang, de tout âge, pouvant porter les armes, se présentent dans leurs districts ; c’est la voix de la patrie, c’est l’intérêt du sang qui commande ; ce sont des amis, des frères et soi-même qu’il faut défendre ; nos lâches oppresseurs nous y forcent : ils ont trahi leurs serments, leurs devoirs ; à la justice ils opposent la force ; ils trompent la bonté du roi : c’est à nous de montrer que nos demandes sont équitables, et que la victoire est due à l’intègre justice ; non, ce n’est point aux rampantes intrigues des cours que peut appartenir le triomphe ; le ciel en serait irrité ! De vils courtisans, souillés de vices et d’opprobres, pourraient-ils donc être vainqueurs contre des légions de citoyens, éclairés par le flambeau de la saine philosophie, armés des