Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/207

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ment sur des événements qui importeraient si essentiellement à la chose publique. »

« Une reine qui, comme celles de l’ancien régime, se croirait plus puissante que les lois, pourrait bien avoir fait une pareille réponse. Mais une reine qui saurait qu’elle n’est que la compagne privée d’un homme public, soumis lui-même aux lois, aurait déclaré ce qu’elle savait de cette journée aux officiers qui l’interpellaient ; et elle ne se serait pas crue délatrice en devenant témoin. »

« Cette citoyenne se serait bien gardée de se servir de cette odieuse dénomination, les sujets du roi ; car un roi n’a point de sujets. Le mot sujet exprime le rapport de chaque citoyen au souverain. Or, c’est la nation, et non le roi, qui est le souverain. Les rois de France pourraient se croire souverains, et dire mes sujets, s’il en était d’un homme qui croît dans le royaume comme d’une rave qui croît dans un jardin, et que le royaume fût leur propriété. Mais comme, pour ôter toute équivoque, on a changé le titre de roi de France en celui de roi, c’est-à-dire chef des Français, comme il est incontestable en principe, et décrété dans la constitution que la souveraineté résidé dans le peuple, ces façons de parler si insultantes, mes sujets, les sujets du roi disparaîtront peu à peu de notre langue, ou l’attachement à la constitution, si publiquement professé le 4 février, ne serait qu’un leurre,