Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/227

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l’épouvanterait pas, puisqu’elle courrait la double chance ou d’être placée à la tête des affaires, ou, en casque son parti succombât, de jouir d’un sort brillant. »

« Ce décret est sans doute un hommage rendu à l’attachement de la reine pour son époux ; mais les législateurs doivent toujours faire abstraction des personnes, n’envisager que les principes et les conséquences. L’épouse d’un roi peut tant influer sur le sort d’une nation, qu’on ne doit régler sa pension douairière que lorsqu’elle a survécu à son époux. »

« Je ne parle pas de l’immoralité d’un décret qui ôte à une femme qui peut beaucoup nuire à la France, le frein de l’opinion publique. Assurée de quatre millions de revenu, pourquoi craindrait-elle la haine des Français ? Pourquoi chercherait-elle à en être aimée ? Elle n’a certainement rien de plus à attendre d’eux ; du premier coup on a fait envers elle tout ce qu’on aurait pu faire si elle avait sauvé la France. »

No XLIX. (Du 12 au 19 juin.) — Le côté gauche de l’Assemblée s’était divisé dans la question du droit de guerre et de paix. Le jeune écrivain avait prévu la formation d’une nouvelle majorité qui sacrifierait les intérêts de la nation au pouvoir exécutif. Dans les discussions importantes du mois de mai, on avait accusé Mirabeau d’être