Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/23

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fité pour enchaîner les hommes : c’est de leur propre faiblesse, c’est de leur ignorance ou de leur crédulité, qu’ils ont tiré des armes contre eux-mêmes. Ô mes concitoyens ! n’oubliez pas que l’ignorance est la mère des erreurs ; chassez loin de vous l’ignorance, et je réponds de votre liberté. »

Voilà certes de nobles paroles et d’admirables doctrines. Le jeune publiciste comprenait bien que le peuple ne sera jamais vraiment libre tant qu’il restera sous le joug des superstitions, de l’ignorance et de l’erreur. Ce ne fut pas son moindre mérite d’avoir, dès les premiers jours de la Révolution, rappelé aux vainqueurs de la Bastille que si la liberté peut être conquise par un coup d’audace, elle ne peut être conservée que par l’instruction. Le maître d’école fait plus d’hommes libres que le tribun.

Le retour de Necker, exilé en Suisse, était la conséquence obligée du 14 juillet. Il revint, et son voyage de Bâle à Paris fut une marche triomphale. Disgracié naguère pour avoir défendu la cause du peuple, le peuple le reportait au pouvoir. Il jouit pendant quelques jours d’une popularité extraordinaire, qui malheureusement pour lui ne devait pas être de longue durée. Voyons ce que disent les Révolutions de Paris à propos du retour du « Sully moderne. »