Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/232

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Révolutions de France et de Brabant, Camille répond en ces termes : « J’aime cette noble invitation de M. Loustallot. Voyons qui de nous cueillera la palme et sera couronné meilleur citoyen. Je ramasse le gant que vous me jetez, M. Loustallot, et je veux lutter avec vous de civisme. Il ne me reste plus de sacrifices après ceux que j’ai faits,… mais je sacrifierai, s’il le faut, au bien public, jusqu’à ma réputation. Oui, je répète ici le serment que vous avez prononcé, qu’on m’assigne, qu’on me calomnie indignement, j’immolerai jusqu’à l’estime des hommes à ma propre estime… La lâche désertion de quelques journalistes, la pusillanimité et la mollesse d’un plus grand nombre ne m’ébranlera pas, et je vous suivrai jusqu’à la ciguë. Je joins à celle de M. Loustallot mon invitation aux journalistes des quatre-vingttrois départements d’accéder à ce pacte fédératif. Jamais il n’a été plus nécessaire[1]. »

Les deux vaillants publicistes étaient dignes de s’entendre. Au même talent ils joignaient le même patriotisme.

No L. (Du 19 au 26 juin.) — Pour célébrer l’anniversaire de la prise de la Bastille, une fête

  1. Un mois auparavant Camille Desmoulins avait fait un appel semblable à ses confrères : « O mes frères d’armes, Loustallot, Brissot, Junius, Carra, Linguet, Mercier, Noël, réunissons toutes nos forces ! etc. » (Rev. de France et de Brabant, No 23.)