Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/234

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patrie ; et une place d’honneur à la cérémonie. (Décret du 19 juin 1790.)

Ce décret ne faisait qu’acquitter la dette de la nation. Mais les royalistes s’indignèrent. Ils cherchèrent à exciter les gardes françaises contre les vainqueurs de la Bastille, à propos de la place d’honneur qui leur était réservée.

Voici les justes remarques de Loustallot :

« Concevez-vous que la cour pût assister à la cérémonie si les vainqueurs de la Bastille y avaient une place honorable ? Dès que ceux-ci seraient applaudis, ne serait-elle pas nécessairement sifflée ? et les machinateurs de l’atroce expédition du Champ de Mars n’expireraient-ils pas de rage, de honte et de douleur, si ces intrépides citoyens qui renversèrent leurs projets en se rendant maîtres de la Bastille étaient exposés aux regards et aux applaudissements de la France, dans ce même lieu et en leur présence ? »

« C’est donc de la cour, c’est du comité de Saint-Cloud que sont partis d’abord les premiers coups portés au décret rémunératoire du 19 juin. L’état-major parisien était, par la nature des choses, porté à seconder la cour. Supposez en effet qu’une députation de quelque département aborde le marquis de La Fayette et lui dise : « Le courage que vous avez montré