Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/240

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hospitalité convenable. Malheureusement le résultat obtenu ne répondit pas à ses efforts. Et Loustallot nous peint en ces termes l’accueil trop peu fraternel fait aux « députés fédératifs : »

« Un commis leur indique tristement le bureau où ils doivent aller chercher leur carte, ils battent le pavé deux et trois heures avant d’être rafraîchis ; l’uniforme national les fait assez reconnaître, et on se contente de les regarder comme des objets de curiosité. La garde ne bat point aux champs et ne porte pas les armes lorsqu’ils passent ; rien ne leur indique enfin qu’ils soient parmi des concitoyens qui brûlent de se réunir à eux par le même serment et par les doux nœuds de la fraternité… »

« On ne leur a pas même préparé un lieu où ils puissent tous se rendre, se trouver, causer, se communiquer leurs idées, se lier par une estime réciproque, et entamer des correspondances civiques. Hors leur admission aux tribunes de l’Assemblée nationale, on a abandonné tous leurs moments aux filles du Palais-Royal et à nos dispendieux spectacles. »

« Ainsi, les députés fédératifs de la France armée ne peuvent pas se promettre de se voir distinctement. Ils sont accourus d’un bout du royaume à l’autre pour fraterniser, et ils se sépareront sans s’être touché la main. »