Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/253

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thermidor, fait parler à Loustallot un langage digne de ce grand patriote. Un écrivain intelligent et honnête, après les regrettables excès de la terreur jacobine et les sanglantes représailles de la terreur thermidorienne, ayant à parler de la liberté de la presse, la fait défendre du fond du tombeau par celui qui, à la première heure, revendiqua si énergiquement les droits de la pensée. On ne pouvait rendre un plus digne hommage à la mémoire de Loustallot.

No LV. (Du 24 au 31 juillet.) — L’Europe commence à tressaillir : les rois voyant chanceler le trône de France s’effrayent et comprennent que toutes les couronnes sont solidaires. L’empereur Léopold, le successeur de Joseph II, frère comme lui de Marie-Antoinette, est travaillé par les émissaires de la cour : viendra-t-il au secours de Louis XVI ? La population parisienne s’émeut.

« Aux armes, aux armes, citoyens, voilà l’ennemi ! A peine ces terribles mots ont-ils frappé les frontières à l’approche des troupes autrichiennes, qu’ils ont été répétés à Paris avec le frémissement de l’indignation et la fureur de la vengeance. Un affreux tableau a frappé nos yeux un instant ; nous avons vu nos premières villes de la Flandre et du Dauphiné dégarnies de troupes et d’artillerie ; Léopold, le beau-frère de Louis XVI, ayant