Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/270

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commandement tous ces mêmes hommes ; qu’il n’ait pas révoqué une seule de ces bêtes sanguinaires qui aigrissaient l’esprit des soldats ; qu’il n’ait pas attribué toutes les places qui ont vaqué depuis la déclaration des droits, à des citoyens non privilégiés ; qu’il n’ait pas ordonné une reddition de compte des masses, qu’il n’ait pas puni les officiers distributeurs de cartouches jaunes ; enfin qu’il n’ait pas montré par là que la Révolution était faite dans l’armée, et qu’il était inutile qu’elle en fit une. Le pouvoir exécutif n’eût été que juste envers les soldats en leur ôtant tout motif d’insurrection. »

Il faut prendre au plus vite des mesures sérieuses, afin de prévenir de regrettables conflits ; tout retard causerait peut-être (et l’événement ne le prouva que trop) des désastres irréparables.

« Mais pendant que cette affaire s’instruira, le progrès de l’indiscipline pourrait mettre les régiments hors d’état de faire le service, et les mauvais sujets pourraient se porter à des actions qui aviliraient le corps ; et il est indispensable que tous les amis de la liberté s’empressent d’éclairer les garnisons sur la conduite qu’elles doivent tenir. Il faut leur prouver la nécessité de rentrer dans l’ordre qui doit subsister provisoirement jusqu’à la nouvelle organisation. Il faut leur faire voir que cet état d’insurrection pourrait donner