Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/91

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autre. Il charge le peuple de chaînes en lui parlant de liberté. Il ne faut pas assimiler les mots liberté ou licence, confusion que tous les gouvernements sont portés à provoquer. Il ne faut pas parler d’écrits incendiaires, expression que Brissot, membre du comité des recherches en même temps que journaliste, a l’audace d’employer dans son Patriote français. Voici quelques lignes en réponse à cette étrange théorie de Brissot :

« On juge toujours mal, quand on a peur. M. Brissot a su, autrefois, qu’une brochure n’est pas capable d’armer le peuple contre ses chefs et les provinces contre les provinces. Une calomnie imprimée est facilement détruite par une vérité imprimée ; poursuivre les auteurs des ouvrages incendiaires, c’est les rendre célèbres, c’est donner une espèce de consistance à leurs extravagances. Il faudrait, pour qu’un pamphlet pût produire une explosion subite, qu’au moment où il paraît tout un peuple perdît la faculté de réfléchir, de parler, d’imprimer ou d’écrire, tout en conservant celle de lire, de comprendre et d’agir. »

Du reste, la municipalité n’aime pas la critique, incendiaire ou non. Elle a trouvé un excellent moyen de poursuivre ses adversaires. Voici l’exposition de ses procédés qui sentent un peu leur aristocratie :