Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/96

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tes, depuis les Lorrains jusqu’aux Béarnais, depuis les Provençaux jusqu’aux Bretons, n’acceptât pas en même temps les mêmes doctrines. Le patriotisme fit ce miracle, malgré la résistance opiniâtre de la noblesse provinciale. Celle-ci, tentant un dernier et suprême effort, avait inspiré de sérieuses appréhensions à tous les bons citoyens. Plusieurs parlements excitèrent le peuple à la révolte contre l’Assemblée.

« Des faits récents prouvent que la dernière ressource des ennemis de la liberté, leur dernier espoir était dans la désunion des provinces ; l’accaparement des grains et du numéraire, des calomnies, des mandements, des exposés, ils ont tout mis en usage pour donner lieu à une scission qui nécessitât une contre-révolution ou une guerre civile ; leur intrusion ou celle de leurs créatures dans les places électives, l’insolence municipale portée à son comble, dès la naissance du nouveau régime, foulant aux pieds la liberté individuelle, auraient suffi seules pour faire regretter le despotisme ministériel ; mais nous avons supporté avec courage tous les maux dont ils nous ont accablés, et nous sommes dignes d’être libres.

« En vain les parlements ont-ils levé l’étendard de la révolte, tous les Français ont frémi d’indignation à ce lâche signal ; et c’est une preuve