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L’ÉCONOMIE POLITIQUE.

Mais, madame B., dans les travaux de l’agriculture, nous employons des machines en même temps que nous profitons des opérations secrètes qui produisent la végétation.

MADAME B.

Sans contredit ; car tout instrument qui facilite le travail de la main est une machine ; la bêche et le hoyau, qui nous évitent la peine de gratter la terre avec les mains ; la charrue et la herse, qui rendent ce procédé beaucoup plus facile ; le fléau, qui dispense de dépouiller le grain ; la machine à battre, qui diminue encore ce travail. Les machines toutefois ne sont pas susceptibles de s’appliquer aux occupations rurales avec le même degré de perfection qu’à d’autres arts ; parce que les procédés de l’agriculture sont fort diversifiés, répandus dans un grand espace, dépendant beaucoup du temps et des saisons, sur lesquels nous n’avons aucun empire.

L’agriculture, les manufactures et le commerce, sont tous essentiels au bien-être d’un pays ; la question n’est pas de savoir comment on pourrait donner une préférence exclusive à l’une de ces branches d’industrie, mais bien en quel rapport elles doivent être pour concourir le plus efficacement à la prospérité de la communauté.

CAROLINE.

C’est tout ce que je demande. Je n’ai jamais imaginé que tout autre intérêt dût être sacrifié à celui de l’agriculture ; mais je pense que, dans ce pays au moins, le commerce et les manufactures sont plus encouragés que l’agriculture.

MADAME B.

C’est un point que je ne prétends pas décider. Lorsque vous connaîtrez mieux ce sujet, vous sentirez mieux aussi combien il offre de difficulté.

CAROLINE.

Mais assurément ceux qui s’occupent d’économie politique doivent savoir en quelle proportion le capital d’un pays doit être distribué entre ces différentes branches d’industrie.

MADAME B.

Cela n’est pas facile à déterminer, parce que cette proportion