Page:Marchant de Beaumont - Le conducteur au Cimetière de l'Est, 1820.djvu/21

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les dieux immortels pour leurs parens : ne le fit-on pas sans scandale à Rome et à Lutèce ? Ils crurent enterrer l’ame de leur père : les bons Chinois ne croient-ils pas la fixer sur une tablette ? Une femme y déposa, le 20 décembre 1815, sous une pierre tumulaire, toute son ame et la moitié de sa vie : pourquoi y trouver à redire, si tous ces sacrifices ne l’ont pas depuis empêchée de continuer de vivre ? Mais si tout le monde n’est pas de leur avis, est-ce ma faute ? Si, loin d’admirer leurs pensées, chacun sourit, en suis-je la cause ? N’est-ce pas eux-mêmes qui les firent graver ? Je les ai imprimées sur des feuilles légères, ils les firent sculpter sur la pierre où je les ai copiées : eux-mêmes sont donc cause de l’improbation publique envers leurs œuvres. Pour moi, ami de la vérité, de la décence et de la paix,