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toutes les richesses de l’Orient, particulièrement des parfums de toutes les sortes. Cette ville est comme la porte des pays orientaux.

XII
De la province de Turquie.


La Turquie est une province de peuples ramassés : car elle est composée de Turcs, de Grecs et d’Arméniens. Les Turchiens ont une langue particulière, ils font profession de la loi détestable de Mahomet ; ils sont ignorants, rustiques, vivant la plupart à la campagne, tantôt sur les montagnes et tantôt dans les vallées, là où ils trouvent des pâturages : car leurs grandes richesses consistent en troupeaux de juments ; ils ont aussi des mulets qui sont fort estimés. Les Grecs et les Arméniens qui habitent parmi eux ont aussi des villes et des villages, et travaillent à la soie. Entre plusieurs villes qu’ils possèdent, les plus considérables sont Sovas, Cæsarea et Sébaste, où le bienheureux Basile a souffert le martyre pour la foi de Jésus-Christ. Ces peuples ne reconnaissent qu’un seul seigneur de tous les rois des Tartares.

XIII
De l’Arménie Majeure.


L’Arménie Majeure est la plus grande de toutes les provinces qui payent tribut aux Tartares ; elle est pleine de villes et de villages. La ville capitale s’appelle Arzinga ; on y fait d’excellent « buchiramus »[1]. Il y a aussi plusieurs fontaines, dont les eaux sont salutaires pour les bains et la guérison de diverses sortes de maladies. Les plus considérables villes après la capitale sont Erzeroum et Darzirim. Plusieurs Tartares

  1. Étoffe devenue célèbre sous le nom de bougran.