Page:Marco Polo et al. - Deux voyages en Asie au XIIIe siècle, 1888.djvu/218

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vent ; le roi leur donne à chacun des manteaux d’or de grand prix, et des souliers faits de peau de chameau et cousus de fil d’argent, en sorte que chacun tâche de faire honneur au roi par sa magnificence, chacun des courtisans ayant l’air d’un roi. Cette pompe ne s’observe pas seulement pour le jour de la naissance du roi, mais dans toutes les fêtes que les Tartares célèbrent pendant l’année, et qui sont au nombre de treize, à toutes lesquelles le roi fait présent aux grands de sa cour d’habits précieux enrichis d’or, de perles et d’autres pierres précieuses, de même que des robes et des souliers, comme nous avons déjà dit. Et tous ces habits des courtisans sont de même couleur que celui du roi, C’est aussi une coutume parmi les Tartares que, le jour de la naissance du Grand Khan, les princes et les nobles de son empire envoient des présents à l’empereur ; et ceux qui ont dessein d’obtenir de lui quelque faveur s’adressent à douze barons établis pour cela, dont la réponse est comme si l’empereur même avait répondu. Tous les peuples, de quelque secte qu’ils soient, chrétiens, juifs, mahométans, tartares et autres païens, sont obligés de prier leurs dieux pour la vie, la conservation et la prospérité du Grand Khan.

XV
Du premier jour de l’an, jour solennel parmi les Tartares.


Le premier jour de février est le commencement de l’année des Tartares. Ils le célèbrent avec beaucoup de solennité, en quelque endroit qu’ils soient ; et tant hommes que femmes s’habillent ce jour-là de blanc, appelant cette fête à cause de cela la fête des blancs : car ils croient que l’habit blanc est d’un bon présage. C’est pourquoi ils s’habillent le premier jour de l’an de cette couleur, espérant que cela leur portera bonheur tout le reste de l’année ; les gouverneurs des villes et les commandants des provinces, pour marque