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LVI
Des villes de Panchi et de Chain.


Par delà la ville de Conigangui, après une journée de chemin et allant vers le septentrion, on trouve la ville de Panchi (Pao-ying) grande, belle et bien marchande ; elle abonde en soie et en toutes choses nécessaires à la vie ; la monnaie du Grand Khan a cours dans cette ville. Le chemin qui mène de Conigangui à Panchi est pavé de belles pierres, à droite et à gauche[1], et il n’y en a point d’autre pour entrer dans la province de Mangi. De cette ville de Panchi jusqu’à Chain (Pao-yeou), il y a une journée de chemin ; c’est aussi une belle ville ; il y a quantité de poisson, de bêtes fauves et d’oiseaux pour la chasse.

LVII
De la ville de Tingui.


À une journée de là, on vient à la ville de Tingui (Toung-tchéou), qui, quoiqu’elle ne soit pas fort grande, a cependant en abondance toutes les choses nécessaires à la vie : car il y a ici beaucoup de vaisseaux, vu qu’elle n’est pas loin de l’Océan. Dans l’intervalle de cette ville à la mer il y a plusieurs salines, auprès desquelles cette ville est bâtie. En sortant de Tingui, à une journée de chemin, en allant vers le septentrion, on trouve une fort belle ville nommée Zanguy (Yan-tchéou), située dans le plus beau pays du monde, et qui a vingt-sept autres villes sous sa dépendance. Et moi, Marco, j’ai commandé dans cette ville pendant trois ans par ordre du Grand Khan.

  1. Chaussée qui suit le canal Impérial. (P.)