Page:Marco Polo et al. - Deux voyages en Asie au XIIIe siècle, 1888.djvu/7

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de 1431 à 1447) reçut de la part de ce souverain un ambassadeur qui lui rappela l’estime que sa nation professait pour les chrétiens. Me trouvant alors à Rome, je m’entretins avec lui de son pays et notamment de la beauté des villes, des monuments, des rivières qui s’y trouvent. Il me rapporta toutes sortes de choses merveilleuses sur la multitude des cités, des bourgs bâtis le long des cours d’eau ; il m’en cita surtout un qui baigne plus de deux cents villes, où l’on voit des ponts de marbre très larges, ornés de milliers de colonnes…

Cette contrée mérite donc qu’on en cherche le plus court et le plus facile chemin ; car il peut nous en venir de grandes richesses en or, argent, pierres précieuses, qui n’ont pas encore été apportées chez nous… Cette vaste contrée est, paraît-il, gouvernée de fait par des philosophes, des savants, qui excellent dans les arts, les lettres, et qui ont aussi le commandement des armées.

Tu verras qu’à partir de Lisbonne, en allant par mer vers l’occident, j’ai tracé les degrés à franchir pour atteindre la célèbre cité de Quittai, qui mesure environ trente-cinq lieues de tour. Son nom signifie la Ville céleste. On raconte des merveilles des hommes de génie auxquels elle a donné le jour, de ses richesses, de ses édifices…

J’ai marqué aussi l’île de Zipangu, qui doit être rencontrée d’abord, et où se trouvent en quantités considérables de l’or, des perles et pierres précieuses. C’est avec des plaques d’or fin qu’on y couvre les temples et les demeures des souverains… La route pour atteindre cette île est inconnue, mais je