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SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME.

SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME. et Jeanne Seymour. Elles composèrent en latin cent distiques à la gloire de la reine de Navarre, lesquels furent tournés en français, en grec et en italien par les plus beaux esprits du temps, Dorat, Baif, du Bellay, Denisot, etc. Rabelais avait fait un dixain pour Marguerite, en lui envoyant le troisième livre de Pantagruel ; Ronsard, au début de sa carrière, adresse à la feue reine de Navarre une ode pastorale en vingt strophes, où toute sa verve et son génie poétique sont employés à exalter

royne Marguerite La plus belle fleur d’élite Qu’onques la terre enfanta. Dans une autre pièce, il l’invoque sérieusement comme une sainte, et termine par cette prière naïve, qui est bien d’un poëte chatouilleux à la critique :

La Écarte loin de mon chef Tout malheur et tout méchef, Préserve-moi d’infamie, De toute langue ennemie Et de tout acte malin ; Et fais que devant mon prince Désormais plus ne me pince La tenaillc de Mellin. Les théologiens, les philologues, les médecins, les jurisconsultes même, ne furent ni moins em-