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DE LA REINE DE NAVARRE.

65. — AU ROY. (Fontainebleau ? 1527.) Monseigneur, le désir que j’ay continuellement de savoir de vos bonnes nouvelles et de me ramentevoir en vostre bonne grace ne me peult souffrir passer nulle occasion sans prendre le bien de vous escripre. Et

pour ce, monseigneur, que le mestier de ce porteur’ est de se connoistre en femmes grosses, il a veu l’estat où je suis, et je luy ay dit comme je me treuve, afin

que s’il vous plaist en sçavoir, il vous en puisse rendre

compte. Mais

que’'il plaise à Nostre Seigneur vous garder en bonne santé, je ne crains riens en les maulx qui me sauroient advenir, desquels vous estes après Dieu ma vraye délivrance, et vous nie pardonnerez, Monseigneur, si l’espérience que je foys tous les jours de l’eau de maistre Nouel’me contraint de vous supplier le vouloir oïr parler, car je m’en treuve sy bien, que je ferois tort à l’affecsion que je vous

! Son médecin Jean Goiuret.

• Ma che, pourvu que. 3 Il se nommait Noël Ramard, médecin de François Ier et de la reine de Navarre. Wiérus, qui a publié un livre curieux et philosophique de Prestigiis dæmonum, était précepteur des fils de Noël Ramard. Sur le point de raconter la fameuse histoire de la fenime du prevôt d’Orléans, j’en ai su, dit-il, tous les détails : Nam eo ferè tempore Lutetia Aureliam veni, ubi cognomine meo latino, nimirum piscinario, notior, patalis Ramardi, medici regis Francisci et reginæ Navarræ, filios duos…… instituendos suscepi. (De Præstigus demonun, lib,

1, cap. XXIII.)