Page:Marguerite de Navarre - Lettres, éd. Génin, 1841.djvu/274

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
254
LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES fort esbahie, et combien que la congnoissance que vous avez des meriles dudict viconte et des bons, de Continho, les biographies particuliers de Jean III. Le témoignage irrécusable de la reine de Navarre en est d’autant plus précieux*. Il est bien étrange que cet Ango, le Médicis Dieppois, ce négociant qui traitait avec les monarques de puissance à puissance et les eclipsait par son faste, soit tombé dans une obscurité si profonde, que son nom ait été omis dans toutes les histoires et dans toutes les biographies : Bayle, Moreri, Iselin, la Biographie universelle, etc., etc. M. Vitet est le premier qui, dans son Histoire de Dieppe, ait essayé de réparer cetle injustice envers un homme réellement extraordinajre. Mais après un si long oubli, il devient bien difficile de recouvrer des indications certaines et suffisantes. Voici ce que dit la chronique manuscrite déjà citée au chapitre des capitaines, gouverneurs et lieutenants :

Celuy qui s’est rendu le plus illustre depuis Desmarets, ce feut « un nommé Jean Ango, dont la fortune est une des belles qui se a soyent leuës. Celuy-ci estoit enfant de Dieppe, d’assez basse extrac «  tion. Sou père ayant faict fortune sur mer luy laissa des biens, à la « faveur desquels et de son grand esprit il se rendit recommandable ; « de sorte que, prenant toutes les grandes fermes **, il estoit bien « voulu des plus grans……….. Mais sa fortune, lasse de luy faire du « bien, l’abandonna comme les aultres, ayant embrassé les vices pour « les vertus. Il mourrut en très maulvais estat, et feut enterre en la « chapelle qu’il avoit faicte bastir à St Jacques, qui est St Yves. » On ignore la date precise de la mort d’Ango. On croit qu’il était nė en 1480.

CE <<

C

  • On lit daus Le Ferrou (ap. DUHAILLAN, II, 1461) : « Le mois d’aprril eo «

suyrant, le comte de Dieppe, Normand, surprint quelques vavires impériales qui retournoient de la navigation des Indes, remplies de marchandises très exu quises et précieuses. » Mais ce fait, placé par Duhaillan en 1538, est évidemmeut antérieur à 1531, epoque de la mort de Louise de Savoie. A muios qu’il ne s’agisse d’une autre alfaire que de celle du roi de Portugal.

    • Les recettes du duché de Longueville, des abbayes de Fécarap et de SaintWandrille ;

la charge de contrôleur du grenier à sel de Dieppe, etc.