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DE LA REINE DE NAVARRE.

car sans cela vous sçavez qu’il me scroit impossible d’entretenir mon estat, et n’ay de bien que ce qu’il m’en fault pour passer mon année, et peult l’on bien croire que, sans grande nécessité, ma coustume n’est point de demander. Et si j’avois père, mère, frère, oncle ou parent, je les prierois d’estre mes advocats. Mais puis qu’il a pleu au Roy’me promettre de me servir de tout, il ne luy desplaira point si je luy demande son ayde, car sans sa grace et bonté je ne puis vivre, n’ayant en ce monde aultre bien que celuy que le Roy’et luy m’ont donné, et de cela je me suis tousjours aultant contentée que si j’eusse eu grant partaige de ma maison. Il me suffist que sur ma vieillesse il plaist au Roy me continuer le bien qu’il m’a confirmé, j’employerai mes vieulx jours à prier Dieu pour luy, car je croy très bien que plus grant service n’est pas en ma puissance ; mais mes enfans satisferont pour moy.

Vous m’escripvez la bome volonté que me porte M. le président Bertrandy, et le désir qu’il a de s’employer en mes affaires ; vous luy baillerez ce que je luy escrips, et l’asseurerez que en tout ce que je congnoistray qui le touchera, je y feray comme pour mes affaires propres, lesquels je luy recommande, car je suis seure qu’il m’y peult bien ayder, mesmes de me faire bailler assignation de ma pension. et

· Henri II. · Le roi de Navarre ou le feu Roi ? —— ctluy, et Henri II.

Jean Bertrandy, de Toulouse, où il fut capitoul (1519), puis président

du parlement. Il fut troisième président du parlement de Pa- 25