Page:Marguerite de Navarre - Nouvelles Lettres, éd. Génin, 1842.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
100
LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES LETTRE LIII.

AU ROI. ( Du château de Blois, fin d’octobre 1529.) Monseigneur, je say bien que vostre bonté ne doit estre sollicitée de faire du bien à vos serviteurs, mais pour ce que le nombre de ceux qui se disent tels est si grant qu’il n’est possible à tous satifaire, je n’ay craint vous en ramentevoir ung que, j’en suis seure, n’a espergné ni ne fera jamais ce que vous luy donnerez pour le mettre en vostre sarvice, et si suis seure qu’il ne demande nulle recompense que vostre bonne grace’. Toutesfois, Monseigneur, il vous a pleu luy donner tant de connoissance que vous avez fiance en luy et que vous ne l’oublieriez, que je say bien qu’il ne vous sollicitera point de ce qu’il espere venir de vostre liberalité. Toutesfois, si ainsin est que M. d’Alhysoit trespassé, comme si souvent l’on dit, il vous plaira avoir souvenance de M. de Tarbes ; et ce qui m’en fait prendre la hardiesse de vous en escripre, est que jamais je ne l’ai veu lassé de prendre peine à vous servir, et si ne luy ouïs oncques parler de vous demander riens. Qui me rendroit ingrate envers vous, si si je

’Il s’agit, comme l’on verra plus bas, de l’évèque de Tarbes, Gabriel de Grammont.

  • Aymar de Gouflier. Il avait été élu en 1523, et mourut le

9 octobre

1529 (obiisse dicitur die gå octobris). (Gall. christ., t. 1, p. 38.)