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DE LA REINE DE NAVARRE.

voir en celuy de vous servir, et m’en suis venue en ce lieu pour estre plus près de Bayonne ; duquel je n’ay failly à toute heure advertir le roy de Navarre de tout ce que j’ay peu entendre pour le vous monstrer. Et voyant l’apprest que font nos voisins de nous faire beaucoup de maux, s’il leur est possible, coume par les postes à toute heure j’escrips, j’ay mandé le seneschal de Bazadois et M. de Bourdeaux se trouver à Daqz, où se rendra M. de Burie’, afin de prendre ensemble une bonne resolucion des affaires de pardessa, pour incontinent vous en advertir. Car par trois fois M. de Burie m’a escript qu’il me prioit aller le plus près de Bayonne que je pourrois pour parler à moy, et que il

y avoit tant de dangier à la ville qu’il ne l’ousoit abandonner ; ce que pour vostre service est necessaire que je fasse ; qui ne sauroit retarder mon partement de six jours, mais je les gaigneray, car je n’en iray tout droit à Bordeaux sans passer par Nérac, ny me tordre : en riens. Et vous supplie, Monseigneur, ne pensez que nulle necessité me seust retenir ; car combien que je n’ay nulle terre à vendre pour vostre service, que tout le bien que j’ay en ce monde c’est celuy qu’il vous a pleu de vostre grace me donner, si est ce que, ven les affaires où vous estes, j’aimerois mieux vendre les meubles que j’ay faits de vostre argent, que de vous ennuyer ni eherger en ce temps. Toutesfoys, Monseiet ·

Lieutenant du Roi en Guyenne.

  • Probablement Marguerite a saute deux mots, et il faut lire : de

moins de six jours.

3 Détourner.