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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES LETTRE CXXIX.

AU ROI. (Nérac, —— fin de novembre 1512.) (Après la visite de François Ier à Nérac’.) Monseigneur, l’honneur que j’ay receu de vous voir en cete pouvre maison, et le regret de ne vous y avoir peu recueillir selon mon desir et deslibéracion, m’ont tant donné d’esbahissement, que, sans la joye de vous voir en telle santé que tous les vostres doivent desirer, je n’eusse sceu porter cet esclair d’ung si grant bien si mal receu. Et si l’amour qui a contrainte vostre bonté de faire une euvre si cheritable, ne se contente d’avoir trouvé une amour semblable en ceux qui ont eu tant de grace de vous, je ne saurois faire escuse qui seult couvrir la faulte d’avoir receu ung si grant leur en si mauvais ordre. Mais, Monseigneur, il y a si longtemps que j’esperimente que vous ne cherchez des vostres que la fidèle et léale affecsion, et que vul ne vous peult honorer, mais vostre presence honore tous les lieux et personnes, que je m’areste, non à ma faulte quy ne vous peult nuire, mais à la très grande joye que j’ay receue de vous avoir veu et estre seure de

  • Favyn dit que le Roi, revenant du camp de Béziers en grande

compagnie, vint passer la fête de la Toussaint 1542 à Nerac, où il fut magnifiquement reçu par le roi et la reine de Navarre. (llist. de Navarre, p. 765.)