Page:Marguerite de Navarre - Nouvelles Lettres, éd. Génin, 1842.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
7
SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME.

SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME. tous deux. Mais Marguerite est avertie de sa résolution, elle la combat, elle le supplie de venir, elle veut le voir encore que de mal en pis ; le voir, c’est là le principal de son heur ! François alléguait les effets du temps et de l’absence ; il y comptait comme sur un remède infaillible ; il invoquait l’expérience ; c’était là un vain prétexte, une défaite ; Marguerite le lui sait bien dire : Sire, (n’osant l’appeler mon frère), Sire, n’augmentez pas ma lamentable misère ; le temps ne peut rien pour ma guérison si vous ne me secourez vousmême, et vous le savez bien ! Mais quelle est cette enseigne qu’elle joint à sa lettre douloureuse ? One pièce de vers où elle exposait l’état de son âme ! Quelque figurine d’un personnage de l’EcritureSainte ou de la mythologie, comme le frère et la scur ont gardé longtemps l’habitude de s’en envoyer aux étrennes ? car la lettre est écrite à un renouvellement d’année, et cette circonstance pourra nous aider à en retrouver la date. On lit dans Les Marguerites de la Marguerite des Princesses, une épître envoyée avec un David ; le Roi répondait par l’envoi d’une sainte Catherine accompagnée d’une ballade. Une autre fois c’était un Hercule ; une autre fois un crucifix. La Bible et les poëtes offrent tant de figures dont on peut