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SUPPLÉMENT À LA NOTICE

SUPPLÉMENT A LA NOTICE Cela s’accorde bien avec ce commencement d’année dont parle Marguerite à son frère. L’ermitage doit être le château de Baslon, situé à une lieue du Mans, et qui servait aux ducs d’Alençon de maison de plaisance. D’ailleurs, peu importe. On ne saurait assigner à cette lettre une date plus rapprochée que 1521. Marguerite ne l’écrivit pas étant reine de Navarre, car son mariage avec Henri d’Albret fut un mariage d’inclination plus encore que de convenance ; elle ne l’écrivit pas durant son veuvage, car alors le Roi était prisonnier en Espagne ; ni dans l’intervalle de 1521 à la bataille de Pavie, car cet intervalle est précisément rempli par sa correspondance religieuse avec l’évêque de Meaux. Cette correspondance, dont jusqu’à présent on ne pouvait que s’étonner, s’explique aujourd’hui parfaitement : il fallait procurer des consolations à une âme profondément blessée, lui désigner un nouveau but capable de rappeler et de fixer la direction de sa pensée longtemps égarée dans une voie criminelle. Voilà pourquoi Marguerite se plongea dans le tion qu’elle se donne ; il lui démontre qu’elle n’est pas pis que morte, puisqu’il lui reste Jésus-Christ. Marguerite, à ce raît, fut convaincue, car dans une des lettres suivantes elle se contente de signer la pis que malade. (Vovez Supplement français, Ms. 337, fol. 155-159 et 218.) e qu’il pa-