Page:Margueritte - À la mer, 1906.djvu/30

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Une vieille femme se précipitait, suivie de la propriétaire, grosse dame à cabas et aux cheveux acajou, au masque d’actrice retraitée ou de fille engraissée et fanée.

— Et voilà Mme Kuysper, avec laquelle vous vous entendrez parfaitement, car elle est la complaisance même !

La dame acajou et couperosée minauda un sourire, en déclarant :

— Mes locataires, madame, ne sont pas des locataires, ce sont des amis. Et il suffit que M. Archer s’en mêle pour que je fasse tout mon possible pour vous être agréable. Voici la cuisine, la salle à manger, le salon, deux chambres à coucher, un débarras, le petit endroit. Tout est très propre, comme vous pouvez voir ! D’ailleurs, s’il vous manquait quelque chose, Mélanie, — elle échangea un regard d’intelligence avec la servante, qui avait l’air d’un vieux loup rusé — Mélanie n’aurait qu’à me le demander !

Elle souleva les matelas, cardés à neuf, énuméra la batterie de cuisine et le linge, ne voulut accepter aucun règlement d’avance, répétant qu’avec M. Archer, elle était sûre des personnes qu’il lui recommandait, et se retira, par discrétion