Page:Margueritte - À la mer, 1906.djvu/60

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lumière dans ma chambre, vite, je prends l’express de dix heures !

— Comment, tu vas partir ! — cria Gabrielle suffoquée.

— Tu le demandes ? — fit-il ; — mais tu seras forcée de venir aussi à l’enterrement, je télégraphierai l’heure. Pars donc avec moi, ce sera plus simple.

— Et Nénette ? Et mes malles, et puis non, je ne veux pas partir comme ça. J’aime mieux te rejoindre demain soir, j’arriverai à temps pour l’enterrement, et puis est-il si nécessaire que j’y aille ? Tu diras à Mme Bernard que je suis très souffrante, que le médecin m’a défendu le voyage.

Archer haussa les épaules, en homme qui n’a pas le temps de raisonner et qui cède toujours à des caprices d’enfant gâté.

— Eh bien ! dînez, — dit-il, — tandis que je boucle ma valise.

Mais elle s’accrocha à ses vêtements :

— Tu as bien le temps. Marie, servez-nous rapidement. Vous permettez que je le serve le premier ?

Et malgré la résistance de son mari, elle lui empila sur son assiette trois tranches de rosbif