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Et les Poètes de Lyon

aspect nouveau quoique religieux et qui fait de lui une sorte de Lucrèce catholique, son éternelle rêverie lui prête une forme étonnante qui l’enveloppera d’un nimbe croissant de spiritualisme à mesure que la poésie se naturalisera. Laprade est un de ces poètes étranges qu’on découvre à chaque évolution nouvelle de l’esprit ; mais il ne saurait être populaire ni même classique, malgré sa langue racinienne, pour les défauts que je viens de signaler.

Au contraire, Pierre Dupont et Soulary croîtront en popularité, parfaitement classiques qu’ils sont déjà tous deux. Le côté humain du premier, le caractère profondément philosophique du second, dans sa pensée libre et moderne et sous son impeccable forme, entreront en ligne de compte dans le bilan de la poésie du siècle, autant du moins que l’on peut préjuger des arrêts de la postérité… Je me trompe, cependant, en disant que tous deux sont classiques et populaires… Soulary seul qui n’est pas populaire passe pour