Page:Mariéton - Joséphin Soulary et la Pléiade lyonnaise, 1884.djvu/133

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
125
Et les Poètes de Lyon

Sainte-Beuve contemporain — un Sainte-Beuve plus serré, plus logique, mais aussi moins poète, tout pénétré qu’il est de la grande tradition française du XVIIe siècle — il faut bien se rendre compte qu’en dépit d’une certaine critique, les œuvres et les œuvres seules subsistent au regard de la postérité ; qu’à distance, non plus même de plusieurs siècles mais d’une ou deux générations seulement, la personne n’importe plus guère. » Soulary, par exemple, est du nombre assez restreint des poètes français du XIXe siècle qui survivront, si je m’en rapporte à une impression à peu près générale, pour ce cachet, cette note si bien à lui et qu’on ne trouve dans aucun autre ; pour cette forme si curieusement raffinée, si naturellement fouillée qui donne aux palais les plus blasés la sensation d’un piment inconnu ; enfin pour ce mariage invraisemblable des sonneries audacieuses de la poétique moderne et du timbre simple et franc du temps passé. J’ai déjà dit toutes ces supé-