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Joséphin Soulary

exemple qui est loin de justifier l’éloge d’« une éternelle ciselure » où la critique s’est un peu confinée jusqu’ici.

J’ai sous les yeux une lettre inédite de Baudelaire, dans laquelle, considérant la beauté du sonnet sous toutes ses faces, le poète des Fleurs du mal s’exprime de la sorte à propos de J. Soulary : « Parce que la forme est contraignante, l’idée jaillit plus intense, dit-il. Tout va bien au sonnet : la bouffonnerie, la galanterie, la passion, la rêverie, la méditation philosophique. Il y a là la beauté du métal et du minéral bien travaillés. Avez-vous observé qu’un morceau de ciel aperçu par un soupirail, ou entre deux cheminées, deux rochers, ou par une arcade, donnait une idée plus profonde de l’infini que le grand panorama vu du haut d’une montagne ?… » Et, poursuivant : « Quant aux longs poèmes, dit-il, nous savons ce qu’il en faut penser ; c’est la ressource de ceux qui sont incapables d’en faire de courts. Tout ce qui dépasse la