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Joséphin Soulary


— Voici le champ de fleurs : tout y germe à la fois ;
Sur l’immense nature éclate cette voix :
« Immortelle beauté, renais à la lumière ! »


Chez un tel amoureux du contraste, nous ne pouvons moins faire que de rencontrer souvent l’image de la mort. Elle l’attire, il s’y complaît, et ce n’est pas sans narguer un peu nos terreurs qu’il nous confessera cette secrète volupté :


Lecteurs, ces petits vers ne sont pas tout eau rose,
Ils sentent quelque peu le moisi du cercueil.
Si l’abord vous effraye, arrêtez-vous au seuil ;
Mettons qu’il vaut mieux rire et parlons d’autre chose.


Il y a du Musset dans cette amère fantaisie. Et c’est le dernier terme de l’humour qu’un désenchantement qui se traduit par ces petits poèmes : Pour un album, Atra Cura, Regrets éternels, Febris accessio, où la puissance, l’intensité de l’amertume, arrive à donner le