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Joséphin Soulary

Pecaire ! n’a jamai, talamen es póutroun,
Floureja de si det ti det, mai voudrié, bello,
Sus ti bouco manja toun amo e ti poutoun !


Ne trouvez-vous pas là une tendresse, un rayon chrétien qui manque à Soulary, — si spiritualiste, si beau que soit le Nessus, plus achevé qu’il est, peut-être, que le sonnet provençal !

Soulary n’a pas cependant toujours une note aussi excessive. Il nous faudrait pouvoir citer, parmi les pièces les moins impersonnelles, sa rêveuse Ancolie, petit poème d’une sentimentalité allemande, dont la douceur contraste si étrangement avec l’ardeur de ce Nessus. — Car c’est un rare plaisir que celui d’éprouver la fibre du poète, dans cette œuvre dont la perfection de la forme fait seule oublier l’éternelle impersonnalité.

Oui, le grand charme des sonnets de Soulary, c’est leur style, un style incomparable, qui sauve la pensée de la monotonie d’un