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DE MARIE DE FRANCE.

Sa cumpaingne la regarda,
Par grant amur li demanda40
Qel sanblant fait ma duce amie !
Jeo suis, fet-ele, mal baillie[1]
Pur la poour que j’ai éue,
Mult m’en repenz qant jeo t’ai crue ;
Tu me cunteies tut tun bien
Mès dou tun mal ne me deiz rien,
Or as tu paour de la gent
De chas è de chiens ensement[2],
È des engins que hum fait pur tei ;
[a]Miauz aim en bois estre par mei50
En seurtei è sans destreces
Q’en tes grans sales en tristesces.

MORALITÉ.

Ceste Fable dist sans respit

  1. Mielz vorroie estre el bois par moi,
    En seurté et sanz doutance
    Qu’en tes grans sales en mèsestances.

  1. Toute triste, encore alarmée.
  2. J’ai préféré cette leçon à celle que présentent plusieurs man. qui portent, de chaz et d’oisiaus ou de chiens et d’oisiaus, ou encore, et des chaz trestot ensement, n° 1830 ; de chaz, d’oisiaus tot ensement, n° 7615. Nos ancêtres grands chasseurs, élevoient comme on le fait de nos jours dans quelques cantons, une espèce de chiens propre à détruire les rats, les mulots, les loirs, etc. Voyez les divers traités de vénerie.