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DE MARIE DE FRANCE.

Grant batailles deveient tenir
Quant ensanle durent venir.
Or la Chauve-Suris les vit,
En son cuer a pensei et dit :10
Que reduteit mult cel afère,
Ne sot ausquiex se déust trère[1] ;
Od celx velt estre qui veincrunt
E qui la greingnur force arunt.
Seur un halt fust s’en est muntée
Pur esgarder cele assamblée ;
Si li fu vis en sun escient[2]
Que Lions aveit plus de gent,
E qu’il ert de gregnur justise,
Od les altres Suriz s’est mise.20
Li Aigles fu à-munt volez
Od les Oisiaus k’il ot mandez,
Tant en i out, tant en i vindrent,
Que les Bestes pou de lui tindrent.
Qant la Cauwe-Soris les veit,

    se composoit l’infanterie. Telle fut, pendant long-temps, en France, la manière de lever les troupes ; il n’y en avoit point de réglées, celles-ci datent du règne de Charles VII ; cependant Philippe-Auguste et Philippe-le-Bel sont les premiers qui eurent des corps à leur solde.

  1. Elle ne sut de quel côté elle se mettroit. Au surplus la chauve-souris veut passer du côté du plus fort.
  2. Elle pensa en elle-même.