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DE MARIE DE FRANCE.

Li Vileinz l’ot sel’ mercia[1],
Moult par l’en set, ce dit, bun gré ;
Li Liuns li ad demandé50
Si li sanbloit cum einz out fet,
Dit li Vilainz autrement vet ;
Jeo te dis bien, fet li Liuns,
Ainz que nus fuisienz cumpaignuns,
Tu me mustraz une painture
Sor une pierre d’aventure ;
Jeo t’ai puis voire euvre mustrée[2],
A descuvert l’as égardée.

MORALITÉ.

Par essample woel aprenre
Que nuz ne deit nient entendre,60
A Fables qui sunt des mençunges
N’a pointure qui samblent sunges ;
C’est à creire dunt en veit l’uevre[3],
Que la vérité en descuevre.


  1. Le Villain l’ayant entendu, le remercia.
  2. Depuis je t’ai montré une chose vraie.
  3. C’est en examinant les choses avec attention que l’on parvient à découvrir la vérité.