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NOTICE.

dans les auteurs cités, ni dans aucun autre de ce genre.

La version angloise semble avoir contenu un plus grand nombre de fables que celle de l’auteur françois ; des cinquante-six fables que renferme le manuscrit cité[1], il en est sept dont Marie n’a pas fait usage ; il paroît qu’elle choisissoit les sujets qui sembloient lui être plus agréables et qu’elle rejetoit les autres. Alors la traduction de Marie doit être considérée comme un extrait de la collection angloise.

Mais la grande collection fut sans doute l’ouvrage des Anglo-Normands ; car on y reconnoît leur langage dans les XIe, XIIe et XIIIe siècles ; elle existoit chez eux en latin ; et une chose digne d’attention, c’est que dans les siècles d’ignorance, l’Angleterre et la Normandie avoient des fabulistes, tandis que la Grèce et Rome ne possédèrent les leurs qu’aux époques les plus brillantes de leur littérature et de leur civilisation.

Parmi les manuscrits d’Angleterre, il s’en trouve trois[2] qui renferment un grand nombre de fables et de contes dévots, écrits

  1. Biblioth. regia 15. A. VII.
  2. Biblioth. Harléienne, n° 219 et 462. Biblioth. de la société royale, n° 292.