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PIERRE LOTI



De tous les ports de guerre de la France, Rochefort est assurément le moins vivant. Pour y apercevoir la mer, distante de près de cinq lieues, il faut, du faîte de quelque édifice, interroger l’horizon par delà les marécages des plaines. La Charente elle-même n’égaie point la ville. Coulant loin de son centre, elle passe presque inaperçue et le voyageur s’étonne de voir en de rares bassins sommeiller sur une eau, dont il s’explique mal la provenance, quelques modèles surannés de notre marine de combat.

Rochefort, cité sans vie et sans gaîté, n’est pourtant point sans caractère. Avec la ceinture de ses remparts, que bordent de larges promenades aux ormeaux centenaires, avec son hôpital maritime couronné de toits à la Mansard et précédé d’une ave-