Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 2.djvu/165

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MARTON

Oh, mais tu tombes à présent dans un excès de raison, tu vas me réduire à te louer.

FRONTIN

J’en veux à ton cœur, et non pas à tes éloges.

MARTON

Tu es encore trop convalescent, j’ai peur des rechutes.

FRONTIN

Il faut pourtant que tu m’aimes.

MARTON

Doucement, vous redevenez fat.

FRONTIN

Paix, voici mon original qui arrive.



Scène VI

ROSIMOND, FRONTIN, MARTON


ROSIMOND

, à Frontin.

Ah, tu es ici toi, et avec Marton ? je ne te plains pas : que te disait-il, Marton ? Il te parlait d’amour, je gage ; hé ! n’est-ce pas ? Souvent ces coquins-là sont plus heureux que d’honnêtes gens. Je n’ai rien vu de si joli que vous, Marton ; il n’y a point de femme à la cour qui ne s’accommodât de cette figure-là.