Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 2.djvu/179

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HORTENSE

Moi ! Monsieur… Ah ! vous avez raison, oui, j’ai chargé Frontin de vous prier, de ma part, de revenir ici ; mais comme vous n’êtes pas revenu sur-le-champ, parce qu’apparemment on ne vous a pas trouvé, je ne m’en ressouvenais plus.

ROSIMOND

, riant.

Voilà une distraction dont j’aurais envie de me plaindre. Mais à propos de distraction, pouvez-vous me voir à présent, Madame ? Y êtes-vous bien déterminée ?

HORTENSE

D’où vient donc ce discours, Monsieur ?

ROSIMOND

Tantôt vous ne saviez pas si vous le pouviez, m’a-t-on dit ; et peut-être est-ce encore de même ?

HORTENSE

Vous ne demandiez à me voir qu’une heure après, et c’est une espèce d’avenir dont je ne répondais pas.

ROSIMOND

Ah ! cela est vrai ; il n’y a rien de si exact. Je me rappelle ma commission, c’est moi qui ai tort, et je vous en demande pardon. Si vous saviez combien le séjour de Paris et de la cour nous gâtent sur les formalités, en vérité, Madame, vous m’excuseriez ; c’est