Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 2.djvu/199

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DORANTE

Je ne la hais pas.

ROSIMOND

Tout de bon ?

DORANTE

Oui : comme elle ne m’est pas destinée, je l’aime assez.

ROSIMOND

Assez ? Je vous le conseille ! De la passion, Monsieur, des mouvements pour me divertir, s’il vous plaît. En sens-tu déjà un peu ?

DORANTE

Quelquefois. Je n’ai pas ton expérience en galanterie ; je ne suis là-dessus qu’un écolier qui n’a rien vu.

ROSIMOND

, riant.

Ah ! vous l’aimez, Monsieur l’écolier : ceci est sérieux, je vous défends de lui plaire.

DORANTE

Je n’oublie cependant rien pour cela, ainsi laisse-moi partir ; la peur de te fâcher me reprend.

ROSIMOND

, riant.

Ah ! ah ! ah ! que tu es réjouissant !



Scène IV

MARTON, DORANTE, ROSIMOND


DORANTE

, riant aussi.

Ah ! ah ! ah ! Où est votre maîtresse, Marton ?

MARTON

Dans la grande allée, où elle se promène, Monsieur, elle vous demandait tout à l’heure.