Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 2.djvu/201

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MARTON

La voilà.

ROSIMOND

Tu ne l’as montrée à personne, apparemment ?

MARTON

Il n’y a qu’Hortense et son père qui l’ont vue, et je ne la leur ai montrée que pour savoir à qui elle appartenait.

ROSIMOND

Eh ! ne pouviez-vous pas le voir vous-même ?

MARTON

Non, Monsieur, je ne sais pas lire, et d’ailleurs, vous en aviez gardé l’enveloppe.

ROSIMOND

Et ce sont eux qui vous ont dit que la lettre m’appartenait ? Ils l’ont donc lue ?

MARTON

Vraiment oui, Monsieur, ils n’ont pu juger qu’elle était à vous que sur la lecture qu’ils en ont fait.

ROSIMOND

Hortense présente ?

MARTON

Sans doute. Est-ce que cette lettre est de quelque conséquence ? Y a-t-il quelque chose qui les concerne ?

ROSIMOND

Il vaudrait mieux qu’ils ne l’eussent point vue.

MARTON

J’en suis fâchée.

ROSIMOND

Cela est désagréable. Et qu’en a dit Hortense ?